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A la rencontre de l’association Qwinz : Agir contre les violences faites aux femmes

Publication : (actualisé le )

Jeudi 10 juin 2021, des jeunes filles volontaires de 4e2 et de 4e3 ont eu la chance de rencontrer Madame Myriam Pharabod qui a créé l’association Qwinz. Madame Pharabod a su mettre des élèves, d’abord timides, à l’aise, libérer leur parole et expliquer avec légèreté et justesse l’objectif de l’association qu’elle a créée : elle veut en finir avec les violences faites aux filles, aux femmes, aux sœurs, aux épouses, aux mères…
Or, quand le débat commence, les premières réflexions des élèves sont les suivantes : les violences contre les femmes existent, c’est mal mais que peut-on faire ? Est-ce qu’on peut vraiment lutter ? Est-ce que ce n’est pas une cause perdue d’avance.
Madame Pharabod le revendique fièrement : oui on peut et on doit lutter pour que ça cesse. Pour cela, elle sensibilise les jeunes : pas question d’accepter ce qui semble être pourtant un fait de société si grand, une idée reçue si puissante qu’ils semblent indestructibles. Pas question d’accepter cette violence, et cette éducation à la normalisation de la violence. On ne doit pas agir après-coup, on doit essayer de prévenir et d’empêcher autant que possible cette violence.
Non, il n’est pas normal qu’une femme soit harcelée, sifflée, inquiétée, touchée, battue, violentée de quelque manière que ce soit juste parce que c’est une femme.
Madame Pharabod leur a livré des anecdotes personnelles qui ont su toucher ces élèves. Elle a suscité en elles des questions et a apporté des éléments de réponses, tout en étant bien consciente que la vie et les situations sont complexes et qu’il n’y a pas qu’une seule bonne façon de réagir.

Voici les questions qui ont le plus marqué les élèves :
[rouge]LA TENUE DES FILLES LES REND-ELLES RESPONSABLES DES AGRESSIONS ?[/rouge]
Non, non et non ! Vous avez le droit de vous habiller comme vous voulez : en short, en mini-jupe, en robe, en jogging, avec des talons, des baskets, de vous maquiller, de ne pas vous maquiller, d’avoir une tenue originale, extravagante, colorée… Cela ne justifiera jamais l’agression ! Personne n’a le droit de vous toucher sans votre autorisation, même si vous vous promeniez nue dans la rue. Vous n’êtes pas responsable de l’agression, l’agresseur est le seul responsable et le seul à blâmer pour son comportement. L’agresseur ne vous agresse pas en raison de votre tenue, les vêtements ou le maquillage ne sont qu’un prétexte !

[rouge]POURQUOI PARFOIS ON RESTE FIGE SANS AGIR, MEME SI ON A UN FORT CARACTERE EN TEMPS NORMAL ?[/rouge]
Parfois, notamment dans les transports en commun, il y a des frotteurs : ils touchent les femmes sans autorisation. Or, parmi ces femmes, il peut y en avoir des timides ou au contraire d’autres avec un fort caractère. Pourtant, même avec ce caractère, il arrive qu’on reste sans rien faire : on n’ose pas parler, pas crier, et on reste comme une statue. Est-ce normal ? Oui, c’est ce qu’on appelle l’état de sidération. C’est une sorte de choc : notre cerveau peine à analyser la situation car elle nous semble totalement anormale, choquante, inconcevable… alors on reste parfois sans rien faire et ce n’est pas de notre faute. C’est une manière de se défendre comme on peut, en essayant de se faire oublier.

[rouge]COMMENT DEMANDER DE L’AIDE SI ON NOUS AGRESSE ?[/rouge]
Une fille agressée peut vouloir demander de l’aide sans savoir comment faire. On remarque que malheureusement, si un métro est bondé et qu’une fille se fait agresser, parfois personne ne vient l’aider. Pour demander de l’aide, il vaut mieux cibler une personne précise et verbaliser sa demande d’aide en la désignant. En effet, plus un groupe est nombreux, moins les gens se sentent concernés. Il vaut donc mieux dire : « vous, s’il vous plaît, monsieur avec le pull bleu, aidez-moi, faites quelque chose ». Ainsi, la personne visée se sentira plus concernée.
Si quelqu’un vous suit, la règle avant de vouloir disparaître, c’est de mettre de la distance entre vous et votre agresseur : vous pouvez par exemple rentrer dans une boutique pour alerter le commerçant. Ne rentrez pas chez vous directement si on vous suit, la personne pourrait vous suivre et ce serait pire. N’essayez pas de disparaître si ce n’est pas possible dans l’immédiat.

[rouge]ET QUE PEUT-ON FAIRE SI ON ASSISTE A QUELQUE CHOSE QUI NOUS CHOQUE OU A UNE AGRESSION ?[/rouge]
La règle, c’est de se dire qu’il vaut mieux intervenir même s’il n’y avait finalement pas de danger. Au pire, on se ridiculisera une minute (et le ridicule ne tue pas !) mais au moins on aura évité le pire et on aura la conscience tranquille. Si vous voyez une jeune femme embêtée par un homme, vous pouvez vous approcher d’elle, faire semblant de la connaître, de lui demander des nouvelles pour détourner l’attention. Oui, parfois il n’y aura en fait pas de risque réel mais au moins vous aurez agi.

Filles, garçons, femmes, hommes : refusez les violences faites aux femmes comme aux hommes. Elles sont toujours inacceptables, intolérables, injustifiables. Parlez-en, ne restez pas seul(e).
On peut changer les choses, il suffit de le vouloir.

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