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Le mercredi 17 mars, certains élèves de 4ème 2...

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Rencontre entre Monsieur Vaislic, chirurgien cardiaque, et certains élèves de 4ème 2 et de 4ème 3

Le mercredi 17 mars, certains élèves de 4ème 2 et de 4ème 3 ont eu la chance d’accueillir Monsieur Vaislic, chirurgien cardiaque qui leur a parlé de son métier avec passion, mais pas que…

Les élèves ont aussi parlé de leurs propres envies, des métiers qui les attirent, les intéressent, les questionnent : parmi ce groupe, nous aurons donc peut-être un architecte, une photographe, un élève qui travaillera dans le domaine des technologies, deux avocates, une auto-entrepreneure dans le domaine des cosmétiques, une puéricultrice, deux hôtesses de l’air, une ingénieure aéronautique, une pédiatre, une psychiatre, une radiologue, une infirmière, des médecins…

Voici un extrait de quelques questions posées par les élèves.

Dans quel hôpital travaillez-vous ?

Je travaille à Parly II, au Chesnay : c’est un établissement privé mais attention, cela ne veut pas dire que les patients paient. Les opérations sont payées par la Sécurité sociale. Cela signifie seulement que l’établissement n’appartient pas à l’Etat. D’ailleurs, c’est le premier établissement privé à avoir fait de la chirurgie cardiaque en 1964.

Combien d’années d’études avez-vous faites pour devenir chirurgien ?

En fait, les études ne s’arrêtent jamais : [rouge]on doit continuer d’apprendre tout au long de sa vie[/rouge] pour se tenir au courant par exemple des nouveautés médicales, technologiques. Mais il faut au moins 5 ans de médecine et c’est 8 ans pour la spécialité.

On continue d’apprendre, de rechercher, de faire des découvertes : par exemple au XIXe siècle, on a découvert le gaz hilarant qui permet de calmer la douleur. C’est une vraie révolution pour la médecine ! Vous ferez peut-être vous aussi des découvertes, mais pour ça il faut continuer d’étudier.

Est-ce que vous avez déjà « raté » des opérations ?

C’est une bonne question, c’est la « culture de l’erreur » : quand on se trompe, est-ce qu’on arrête ou est-ce qu’on se relève ? Alors oui exceptionnellement il y a des morts. Mais alors, systématiquement, on analyse les causes de l’accident pour que cela ne se reproduise pas.

Est-ce que vous avez déjà été surpris par certaines opérations, c’est-à-dire qu’en arrivant sur l’opération, vous avez découvert quelque chose que vous n’aviez pas lu sur le dossier ?

Oui bien sûr, il y a tout le temps ce qu’on appelle des découvertes opératoires. Parfois les artères se bouchent. C’est pour cela que [rouge]la gestion du stress est très importante[/rouge]. Ce qui compte aussi c’est [rouge]la résistance physique[/rouge] : on peut partir pour 2 heures d’intervention, mais cela durera en fait 10 heures !

Avez-vous fait ce métier par plaisir ?

Oui ! J’étais passionné. Mais vous savez, je viens d’une famille modeste et on ne parlait pas français chez moi. Ce que je veux donc vous dire, c’est que [rouge]si on veut réussir et qu’on s’en donne les moyens, c’est possible ![/rouge] Deux choses m’ont marqué et m’ont donné envie d’être chirurgien : je voulais le même bureau magnifique en marqueterie que mon médecin généraliste lorsque j’étais enfant. Et un jour, mon père a eu un accident de mobylette et j’ai été fasciné par le calme, l’autorité des chirurgiens qui l’ont sauvé.

Comment avez-vous réagi lorsque vous avez vu votre premier patient ?

En fait, ça ne se passe jamais comme ça, on n’est jamais seul. On voit d’abord l’opération pratiquée par quelqu’un d’autre des centaines de fois. Et la première fois qu’on pratique l’opération, il y a un chirurgien senior qui nous donne les instruments et nous assiste : c’est ce qu’on appelle le compagnonnage. [rouge]On n’est jamais seul, on appartient tous à un groupe et tous les métiers qui gravitent autour sont essentiels : le chirurgien a besoin de son anesthésiste, de l’infirmière, de la personne qui entretient le matériel, des ingénieurs, des personnels de ménage[/rouge]... On peut toujours arrêter une opération en cas de problème : quelqu’un prendra le relais.

Certains élèves ont aussi posé des questions très techniques :

Comment peut-on réanimer le cœur d’un patient ?
Pour beaucoup d’opérations, on arrête le cœur et une machine remplace le cœur. Le cœur est un muscle creux qui bat automatiquement : on n’a pas besoin d’y penser, comme pour la respiration. Avec un pontage coronaire par exemple, on ramène du sang dans le cœur.

Quelle est la différence entre une radio, un scanner, un IRM ?
Ce sont des éléments d’imagerie pour analyser l’anatomie. C’est pour ça que le chirurgien n’est jamais seul, il a besoin ici des ingénieurs.

Combien d’années faut-il étudier pour être neurologue ?
Le temps de la médecine plus la spécialité.

Quelles ont été vos opérations les plus longues, les plus difficiles ?
Ce n’est pas la même question. J’ai fait une opération de 8 heures. Et parfois quand on découvre des complications imprévues, cela complique considérablement les choses.

Peut-on transplanter un cerveau ?
NON !

Un cœur survit-il en dehors d’un corps humain ?
OUI, on a maximum 4 heures entre le moment où le cœur est prélevé et celui où le cœur est réimplanté. Le cœur vient souvent d’un accidenté de la route. On aurait 6 à 10 heures si on ne bougeait pas le cœur, mais il faudrait que les deux personnes soient dans deux pièces collées : cela n’arrive jamais ! Le cœur voyage en urgence par avion.

S’il y a une hémorragie, est-ce que le cœur arrête de battre ?
NON, le cœur s’accélère. C’est le dernier organe qui s’arrête. En premier, il y a une chute de la tension artérielle et donc le patient fera un malaise. C’est pour cela qu’on doit en premier arrêter l’hémorragie ! Vous apprendrez les gestes essentiels qui sauvent cette année ou en 3ème.

Monsieur Vaislic les a aussi interrogés sur ce qui constitue selon eux les priorités dans une société. Les élèves ont alors parlé d’éducation et de santé. Monsieur Vaislic leur a rappelé que la priorité était la « sécurité des biens et des personnes » : pour vivre sereinement, être éduqué, nous avons d’abord besoin d’être protégé. [rouge]L’éducation et l’école sont essentielles car elles doivent nous apprendre au moins une chose : l’esprit critique[/rouge]. Nous devons vérifier nos informations, nous méfier des fake news !

[rouge]Monsieur Vaislic a insisté sur le fait que nous faisons partie d’une équipe : nous avons tous besoin les uns des autres. Soyez soudés. Tous les métiers sont liés : quel que soit le métier exercé, il faudra bien travailler et faire preuve de professionnalisme.

« Ayez confiance en vous, ça n’existe pas d’être bon ou mauvais à l’école. Tout dépend du travail et il n’y a pas de prédestination en fonction des origines familiales. »[/rouge]

Les élèves et les professeurs remercient Monsieur Vaislic pour sa présence parmi eux.